dimanche 10 février 2013

Alzheimer


Alzheimer : les pistes de la prévention se précisent.

Réduire le risque de survenue de la maladie d’Alzheimer (MA) à l’échelle d’une population est un objectif de santé publique difficile à atteindre. Mais une étude franco-britannique donne quelques pistes à suivre.
 
La maladie d’Alzheimer est une entité complexe. Ses causes restent inconnues et il semble que divers facteurs contribuent à la perte progressive des fonctions cognitives et des fonctions motrices, ce que les médecins appellent une démence. Un terme sans rapport avec sa signification usuelle !
 
Mais quelle prévention envisager ? Cette question une équipe franco-britannique a tenté d’y répondre en suivant une cohorte de 1433 personnes en bonne santé, dont l’âge moyen était de 72 ans et qui vivaient dans la région de Montpellier.
 
Recrutés entre 1999 et 2001, ces volontaires ont été examinés physiquement ont bénéficié de divers prélèvements sanguins, et ont été évalués à 2, 4 et 7 ans sur leurs capacités cognitives et avec des tests de lecture.
 
L’analyse des résultats de l’étude montre qu’il y a des pistes à travailler pour tenter de réduire le risque de développement de troubles cognitifs légers et de MA.
 
Ce qui se détache c’est l’importance de prendre en charge les troubles dépressifs, l’intolérance au glucose et le diabète.
 
Chez les patients dépressifs, la mise en place d’un traitement adapté a eu l’effet le plus important, avec un risque réduit de 10,3 %. Autre élément intéressant, l’équilibration du diabète (5 % de réduction de risque).
 
La consommation de fruits et légumes a aussi un rôle bénéfique.
 
Comment agissent ces facteurs, on l’ignore. Mais on peut imaginer, par exemple, que la consommation de fruits et légumes joue un rôle bénéfique sur la santé cardiovasculaire. Or, l’hypertension et le dépôt de certaines formes de cholestérol sont des facteurs impliqués dans la genèse de la MA.
 
La dépression est une source d’isolement et de rupture du lien social. Permettre à une personne de ne pas être isolée et de pouvoir continuer à acquérir des connaissances, est un mécanisme de protection important également.
 
Il faut stimuler les structures cérébrales, ne pas renoncer face à la nouveauté, ne pas dire ‘Ce n’est pas pour moi’.
 
Ces interventions diverses peuvent donc avoir un intérêt en terme de prise en charge d’une population. Mais il faut certainement développer des programmes et des aides qui débutent bien avant 65 ans.
 
Le changement de comportements, comme les interventions sur les troubles de la glycémie ou l’hypertension doivent débuter vers la quarantaine.
 
L’autre voie de recherches actuelle est la mise au point de biomarqueurs afin de pouvoir disposer d’informations très en amont des premiers signes manifestes de la maladie.
 
On cherche toujours les substances susceptibles d’être ces biomarqueurs. On a déjà des pistes, comme la protéine Tau, par exemple, mais les résultats des dosages ne sont pas satisfaisants.
La recherche de cette protéine dans le liquide céphalo-rachidien, le LCR, donne des taux qui  varient selon les méthodes de dosage et les laboratoires avec des amplitudes dépassant les 30 %..
Cela n’empêche pas certains laboratoires de proposer ces dosages alors qu’on ne sait pas à quoi cela servira.
 
Trouver ainsi des substances caractéristiques et pouvoir disposer d’imagerie fonctionnelle qui soit aussi significative permettraient de développer des moyens de traitement capables d’agir en amont de la maladie.
 
Intervenir sur les premiers désordres, les dépôts de fibrilles, par exemple, serait sans aucun doute utile pour freiner l’évolution à d&défaut d’éviter l’apparition de la MA.
 
Beaucoup d’équipes s’activent de par le monde, et beaucoup de compagnies pharmaceutiques également.
 
Mais rien ne devrait poindre à l’horizon avant une bonne dizaine d’années, disent les spécialistes.
 

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