dimanche 10 février 2013

Tabac : Coco et Tati punis, mais pas Lucky.


Tabac : Coco et Tati punis, mais pas Lucky.

 
Ce n’est pas parce qu’elle est répétée à l’envi qu’une information est exacte. Faire croire que la cigarette de Lucky Luke a été retirée par mesure de censure est une grossière erreur.
 
En quelques jours, le « politiquement correct » aura frappé deux fois au moins. Et le non-fumeur viscéral que je suis trouve très idiote la décision de ne pas vouloir respecter la photo de Jacques Tati sur son vélo, pipe au bec. Heureusement que le talent de Macha Makeieff et son joli moulin à vent, ont permis de faire un joli bras d’honneur à la régie publicitaire de la RATP.
 
Ne pas vouloir d’une Audrey Tautou en Coco Chanel clope à la main est aussi une deuxième erreur, tant, hélas, la cigarette pour les femmes représentait à l’époque une transgression et donc une sorte de marque de fabrique du personnage.
 
Il n’en reste pas moins que les images de fumeurs dans les films ne sont pas sans conséquence sur le comportement des jeunes spectateurs vis-à-vis du tabac. Une étude publiée en septembre 2007 dans ‘Archives of Paediatrics and Adolescent medicine » et que j’avais rapportée dans un billet de ce blog montrait la relation entre films pour public averti, nombre de scènes avec cigarettes et adolescents fumeurs.
 
Mais, dans nombre de sujets et articles parus ces derniers jours, on ajoute le personnage de Lucky Luke, crée par Morris, au nombre des victimes du « politiquement correct ».
 
Or c’est faux ! C’est Morris lui-même qui, en 1983, décida seul de retirer le mégot de la bouche du « lonesome cowboy » et de le remplacer par un brin d’herbe.
 
Une décision qui lui valut, le 7 avril 1988 d’être récompensé à Genève au siège de l’Organisation mondiale de la santé, l’OMS. Ce 7 avril 1988, Journée mondiale de la santé, avait comme thème la lutte contre le tabac, spécialement chez les jeunes.
 
Depuis, c’est le 31 mai qui est décrété Journée mondiale sans tabac par l’OMS.
 
Ce même 7 avril 1988, nous étions avec Roger Zabel à Genève également.
Roger, alors aux commandes de « Télématin » avait lancé, en direct un pari. Il allait s’arrêter de fumer et proposait aux téléspectateurs de faire de même. Un hebdo télé avait proposé un coupon d’engagement à ses lecteurs.
 
Plusieurs milliers de personnes ont décidé de suivre Roger. Mais l’honnêteté me pousse à dire que nous n’avons jamais su ou mesuré l’impact du défi !

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