dimanche 10 février 2013

Tabac :une politique anti-tabac efficace ne doit pas mégoter


Tabac :une politique anti-tabac efficace ne doit pas mégoter

Bannir la cigarette c’est dépenser moins en tabac mais aussi moins en soins médicaux. C’est ce que montre une étude californienne particulièrement bien construite.
C’est en 1989 que les pouvoirs publics à Sacramento décidèrent de mettre en place le California tobacco control program ou CTCP, un programme destiné à lutter contre la consommation active et passive de tabac.
Le programme avait une ambition simple. Pas de tergiversation ni d’état d’âme. Le but était d’entrainer une modification de la norme sociale.
Il fallait faire en sorte de créer un environnement social et un contexte légal dans lequel le tabac allait devenir moins acceptable, pas du tout bienvenu et moins accessible. Le but étant d’agir à la fois sur les fumeurs et sur ceux qui étaient en passe de le devenir.
Pas de population spéciale ciblée, notamment les jeunes. L’attaque était frontale et massive !
Les auteurs de l’étude ont donc comparé la Californie à 38 états américains qui étaient dépourvus de lois anti-tabac comparables, sur la période 1980-2004.
Grâce à une méthode statistique complexe, ils ont pu incorporer un certain nombre de facteurs, comme le coût du programme anti-tabac, les dépenses liées à l’achat de cigarettes, les dépenses de santé par individu.
Sur la période 1989-2004 ; les auteurs constatent une économie de 59 milliards d’euros en dépenses médicales individuelles en Californie. Plus le programme avance dans le temps, plus les économies sont conséquentes pour atteindre 7,3 % pour l’année 2003-2004.
Les économies ainsi réalisées en matière de dépenses de santé représentent 50 fois l’investissement fait dans le programme anti-tabac. Un résultat particulièrement impressionnant au plan économique !
Durant cette période 1989-2004, la vente de cigarettes a chuté de 3,6 milliards de paquets.
Si ce programme, au lieu d’avoir été lancé sous la forme d’une attaque frontale et massive, avait ciblé les jeunes par exemple, il aurait fallu sans doute plusieurs dizaines d’années pour voir venir les bénéfices.
Ces mesures globales ont donc un effet rapidement vérifiable en réduisant la consommation de tabac, en protégeant les non-fumeurs du tabagisme passif et en générant des économies en matière de dépenses de santé. Un résultat qui bénéficie à la collectivité.
Ce qui prouve une fois de plus qu’en matière de lutte contre le tabagisme, il n’y a aucune raison de mégoter.

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